Pourquoi la religion semble-t-elle si douce, et l’athéisme si amer ?
Pourquoi préférons-nous le réconfort à la conscience ? La vérité sans espoir peut-elle transformer le monde ?
Un simple proverbe renferme une grande vérité : la religion
est aimée pour ce qu’elle promet, l’athéisme est rejeté pour ce qu’il révèle.
Mais… et si cesser de croire était le premier pas vers le changement ?
« La religion demanda à l’athéisme : Athéisme, pourquoi les gens m’aiment-ils et te détestent-ils ?
L’athéisme répondit : parce que tu es un beau mensonge et moi une douloureuse vérité. »
Quand il n’y avait ni science, ni histoire, ni sociologie, la réponse est venue sous la forme de dieux, de mythes et de religions. La religion est née comme une forme de consolation, mais aussi comme un outil de contrôle. C’est pourquoi le proverbe que nous utilisons comme point de départ est si puissant : il pose une contradiction entre ce qui réconforte et ce qui révèle. Entre le « beau mensonge » et la « douloureuse vérité ».
La religion comme illusion nécessaire
Karl Marx a écrit que la religion est :
« Le soupir de la créature opprimée, le cœur d’un monde sans cœur, l’esprit d’une situation sans esprit. C’est l’opium du peuple. »
Cette phrase a souvent été délibérément mal comprise. Elle ne signifie pas que Marx méprisait, loin de là, ceux qui ont la foi, mais qu’il comprenait la religion comme un reflet déformé de la souffrance sociale. Autrement dit, la religion n’est pas le problème en soi, mais une conséquence du véritable problème : la misère, l’exploitation, l’inégalité.
Dans une société où la majorité vit dans des conditions injustes, la religion fonctionne comme un réconfort. Elle ne promet pas de changer le monde, mais assure que si tu souffres maintenant, tu seras récompensé au ciel. Elle dit : « aie foi », « endure », « résigne-toi ». Pour beaucoup, c’est un « beau mensonge », car au lieu d’organiser la colère, elle l’endort. Mais ce mensonge est doux, il est chaleureux. C’est l’explication qui apaise quand tout va mal.
L’athéisme comme vérité inconfortable
L’athéisme, en revanche, est une position inconfortable. Il ne te dit pas qu’« il y a un plan divin », ni que « la justice viendra après la mort ».
L’origine matérielle de la foi
Engels, dans « L’Origine de la famille, de la propriété
privée et de l’État », montre comment les religions ont évolué avec les
changements dans les structures économiques et sociales.
Pourquoi aime-t-on le mensonge ?
La religion est aimée parce qu’elle donne du sens. Dans un
monde de plus en plus aliéné, injuste, violent, dire « Dieu l’a voulu ainsi »
ou « il y a un but » rassure. La religion offre des réponses simples à des
problèmes complexes. Et souvent, on nous a appris dès l’enfance à ne pas la
remettre en question. Aller contre la religion, pour des millions, c’est aller
contre leur culture, leur famille, leurs morts. Ce n’est pas facile de
déconstruire cela.
La vérité fait mal, mais elle libère
L’athéisme n’a ni temples ni hymnes. Il ne promet pas la vie
éternelle. Mais il propose quelque chose de radical : si le monde est brisé, il
faut le comprendre et le changer. Il ne suffit pas de prier, il faut lutter.
C’est ce que fait le marxisme : offrir une lecture critique du monde, non pour
expliquer la souffrance, mais pour y mettre fin. C’est la vérité douloureuse.
Mais aussi libératrice.
Mais si nous voulons une société plus juste, il faut oser regarder la douleur en face, sans aucun filtre divin.
Commentaires
Enregistrer un commentaire