Euromisère (extrait)
Par Rafael Poch de Feliu
L'évolution politique du vieux continent démontre l'effondrement moral de son système
Les élections européennes en France et en Grande-Bretagne illustrent l'ampleur de l'Euromisère. Dans le pays à la tradition sociale la plus riche d'Europe, où la vie a presque toujours été beaucoup plus facile et plus libre qu'ailleurs, le retour à Vichy est contesté. En Grande-Bretagne, avec sa longue tradition parlementaire et impériale, le changement de chiffres annoncé par la défaite des conservateurs ne change pas les choses d'un iota. La situation en Allemagne, pour citer un autre grand pays, est du même ordre. Nous assistons à l'effondrement du système politique européen, à l'image de la vague brune des années 1930.
Même si le "Front populaire" l'emportait en France, nous ne serions pas à mi-chemin. Ce front est composé pour moitié de membres du Parti néolibéral unifié européen ("socialistes" et verts), qui sont largement responsables d'avoir amené le pays dans la situation actuelle. Faure, Hollande, Glucksmann, Starmer en Grande-Bretagne, Scholz et Baerbock en Allemagne, sont des exemples typiques de la "gauche de droite" : partisans du capitalisme néolibéral, atlantistes et complices du massacre répugnant d'Israël. Et nous savons depuis des années que l'on ne peut pas être de gauche si l'on soutient le bellicisme impérial et l'ordre socio-économique néolibéral, garant de l'injustice et de l'inégalité structurelle. Le reste, la véritable social-démocratie de la France Insoumise de Mélenchon (ridiculement étiquetée "gauche radicale") est tellement diabolisée par le journalisme toxique des magnats que même si un tel miracle d'une victoire devait se produire, l'impasse est servie. Seule l'émergence du "peuple" invoqué par le prétendu "Front populaire" pourrait changer les choses en France.
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